Le rêve galactique s’est transformé en fiasco. Le Real Madrid, qui visait le triplé il y a quelques semaines encore, se retrouve aujourd’hui dans une situation délicate : éliminé de la Ligue des Champions, distancé de quatre points par le FC Barcelone en Liga, et avec pour seule planche de salut une finale de Coupe du Roi qui pourrait sauver une saison cauchemardesque.
L’été 2024 avait pourtant démarré sous les meilleurs auspices pour le club madrilène. Tout juste auréolé d’un triplé historique (Liga, Supercoupe d’Espagne et Ligue des Champions), le Real Madrid s’offrait enfin la signature tant attendue de Kylian Mbappé. Sur le papier, la « BMW » (Bellingham-Mbappé-Vinicius) promettait monts et merveilles. Mais en réalité, la BMW a tombé en panne.
Les blessures ont miné le club merengue tout au long de la saison. Pas moins de 20 joueurs sont passés par l’infirmerie depuis août dernier, un chiffre alarmant qui pose question les préparations physique du club. Dani Carvajal et Eder Militao, victimes de ruptures des ligaments croisés dès octobre, ont vu leur saison s’arrêter prématurément. S’en est suivie une cascade de blessures touchant pratiquement tous les cadres de l’effectif : Courtois, Rodrygo, Tchouaméni, Camavinga, Rüdiger… La liste est longue.
Mais les problèmes du Real ne se limitent pas aux seules absences. Le mercato estival minimaliste, réduit essentiellement à l’arrivée de Mbappé, n’a pas permis de renforcer un effectif déjà fragilisé par le départ à la retraite de Toni Kroos, pièce maîtresse du milieu madrilène ces dernières années.
L’autre explication majeure de cet échec réside dans la sous-performance chronique des cadres madrilènes. À commencer par Vinicius Junior, tout proche du Ballon d’Or 2024, mais dont le rendement a considérablement baissé cette saison : 19 buts et 14 passes décisives en 45 matchs, des statistiques bien en-deçà de son potentiel.
Quant à Kylian Mbappé, ses 32 buts en 48 matchs peuvent sembler honorables pour une première saison, mais le Français a souvent déçu dans les grands rendez-vous, restant muet contre le Barça, Liverpool, Milan, l’Atlético et récemment Arsenal. Son seul match référence reste son triplé face à Manchester City, équipe loin de son meilleur niveau cette saison.
Ancelotti, un bouc émissaire?
Dans ce contexte délétère, Carlo Ancelotti apparaît plus que jamais fragilisé. Le technicien italien au palmarès impressionnant (5 Ligues des champions, 4 fois le meilleur entraîneur de club du monde et 31 titres majeurs) n’est jamais parvenu à trouver l’équilibre parfait depuis l’arrivée de Mbappé, créant un déséquilibre flagrant dans une équipe qui court beaucoup moins que ses adversaires.
Courtois n’a d’ailleurs pas hésité à critiquer publiquement les « quatre fantastiques » après la défaite contre Arsenal, leur reprochant de jouer trop individuellement. Le gardien belge a également déploré l’absence d’un « vrai numéro 9 » comme Joselu, une critique à sous jacent voilée envers son coéquipier français.
Interrogé en conférence de presse ce samedi sur son avenir et les rumeurs l’envoyant sélectionneur du Brésil, Ancelotti a botté en touche : « On en parlera à la fin de la saison. » Avant d’ajouter avec irritation : « Je parlerai au club, pas à vous ». Selon plusieurs médias espagnols, son sort pourrait se jouer lors des prochaines confrontations face au FC Barcelone, en finale de Coupe du Roi le 26 avril puis en Liga le 11 mai.
Pour se relever de cette saison cauchemardesque, le Real Madrid devra sans doute procéder à un profond remaniement de son effectif. Plusieurs noms circulent déjà pour renforcer l’équipe cet été : Rodri, McAllister ou Martin Zubimendi au milieu de terrain, Alexander-Arnold en défense (en fin de contrat avec Liverpool), ainsi que William Saliba ou Dionysen pour consolider l’arrière-garde.