Halilovic, Kubo, Buonanotte : la malédiction des « nouveaux Messi »

Entre espoirs déchus et carrières en dents de scie, le mythe du « nouveau Messi » continue de hanter le football mondial sans jamais se concrétiser, pas pour l’instant en tout cas. Retour sur les nombreux joueurs qui ont été comparé dés leurs débuts à la Pulga.

Être comparé à Lionel Messi est à la fois une bénédiction et une malédiction. Une bénédiction, car cela signifie que votre talent est reconnu à sa juste valeur. Une malédiction, car la barre est placée si haut que peu de joueurs parviennent à l’atteindre. Claudio Echeverri, le jeune Argentin de River Plate, est le dernier en date à porter ce fardeau.

L’histoire est remplie de « nouveaux Messi » qui n’ont jamais réussi à égaler, voire approcher, la légende argentine. Plongée dans ces carrières souvent tumultueuses.

Claudio Echeverri : La nouvelle pépite argentine

À seulement 17 ans, Claudio Echeverri fait déjà parler de lui. Formé à River Plate, ce petit numéro 10 de 1,71 mètre est un concentré de technique. Ses crochets sont dévastateurs, et Manchester City n’a pas tardé à le repérer, l’achetant alors qu’il n’a même pas 40 matchs professionnels à son actif. « C’est le nouveau Messi, c’est sûr », diraient certains médias en quête de buzz facile. Reste à confirmer, surtout que l’on ne l’a pas encore eu l’occasion de voir en action son plein potentiel.

Takefusa Kubo : Le Messi japonais

Takefusa Kubo, alias le « Messi japonais », est un cas intéressant. Formé à La Masia, tout comme Messi, ce gaucher de petit gabarit a longtemps été vu comme l’un des espoirs les plus prometteurs du football asiatique. Mais son parcours a été semé d’embûches.

Après des débuts fracassants au FC Barcelone, où il marque 74 buts en 30 matchs lors de sa première saison avec les jeunes, il est contraint de quitter l’Espagne en 2015 en raison des règles de la FIFA sur les transferts de mineurs. De retour au Japon, il rebondit, mais ses passages en Europe, notamment au Real Madrid et en prêt à Majorque et Villarreal, sont décevants. Aujourd’hui à la Real Sociedad, il montre enfin des signes de progression, mais on est encore loin du phénomène Messi.

Diego Buonanotte : Le génie tragique

Diego Buonanotte, surnommé « le nain » en Argentine, était considéré comme l’un des plus grands talents de sa génération. À River Plate, il éblouissait par sa technique, sa vision du jeu et ses dribbles dans des espaces minuscules. Mais sa carrière a basculé le 26 décembre 2009, lorsqu’il a provoqué un accident de voiture tragique qui lui coûta une fracture de la clavicule et un poumon perforé.

Bien qu’il ait survécu, les conséquences psychologiques et physiques ont été dévastatrices. Après des passages ratés en Europe, notamment à Málaga et Grenade, il a trouvé refuge au Chili, où il a retrouvé son football et une certaine sérénité. Aujourd’hui, à 36 ans, il joue toujours pour le modeste club d’O’Higgins au Chili.

Ryan Gauld : Le Messi écossais

Ryan Gauld, le « Messi écossais », a connu un parcours tout aussi chaotique. Repéré très jeune, il a choisi le Sporting Portugal pour se développer à l’abri de la pression. Mais les prêts successifs et les blessures ont freiné sa progression.

Après des saisons difficiles, il a finalement trouvé sa place à Farense, en deuxième division portugaise, avant de s’envoler pour la MLS, où il est devenu une star des Vancouver Whitecaps. Aujourd’hui, il est même de retour en sélection écossaise. Un parcours en dents de scie, mais une renaissance salutaire.

Alen Halilovic : L’étoile filante croate

Alen Halilovic, surnommé le « nouveau Modric » et le « nouveau Messi », a été l’une des pépites les plus prometteuses du Dinamo Zagreb. Arrivé au FC Barcelone à 17 ans, il n’a jamais réussi à s’imposer, enchaînant les prêts et les échecs. Aujourd’hui, à 27 ans, il joue au Fortuna Sittard aux Pays-Bas, loin des projecteurs et des attentes démesurées qui ont marqué le début de sa carrière.

Lazar Markovic : Le flop serbe de Liverpool

Lazar Markovic, recruté par Liverpool pour 25 millions d’euros en 2014, devait être le nouveau joyau des Reds. Mais entre blessures, prêts ratés et inadaptation au football anglais, sa carrière a rapidement déraillé. Aujourd’hui, à 30 ans, il joue aux Émirats arabes unis, loin des rêves de gloire qui l’avaient propulsé sur le devant de la scène.

La liste des « nouveaux Messi » est ainsi longue, et elle ne cesse de s’allonger. Mais avant de couronner le prochain « nouveau Messi », rappelons-nous que Lionel Messi, au même titre que Cristiano Ronaldo, est unique. Et que peut-être, il vaut mieux laisser chaque joueur écrire sa propre histoire, sans le fardeau d’une légende impossible à égaler.

Bizarrement, il n’y pas que dans le football que l’on attend le nouveau messie.