Relégué à un rôle de joker à Madrid, Brahim Díaz brille pourtant à chaque entrée, comme avec son but face à City en Ligue des Champions. Malgré cela, Ancelotti le cantonne à un statut de supersub. Une situation qui pourrait se transformer en une potentielle source de frustration pour le Marocain à l’approche de la CAN 2025.
Bien qu’il ne dispose pas du temps de jeu auquel un joueur de son calibre pourrait prétendre, Brahim Díaz semble s’atteler à faire de ses entrées une réussite, pour lui, pour le Real Madrid, et surtout pour Carlo Ancelotti. Une fois n’est pas coutume, et cette fois-ci, deux minutes seulement après son entrée en jeu à la 84e, l’offensif marocain a remis les siens sur les rails d’un match pourtant mal parti pour le Real Madrid à Manchester face aux Citizens (2-3).
Ce qui aurait donc dû ressembler à une encourageante défaite 2-1 des Madrilènes, évoluant à l’extérieur face à des Citizens loin de leur prime, s’est donc transformé en un résultat plus que convaincant, en marge du match retour, après l’entrée de Brahim Díaz. Son entrée a tout changé. Il a d’abord égalisé à la 86e, ce qui a eu pour effet d’altérer les hommes de Pep Guardiola, mais aussi et surtout, de permettre à son équipe d’avoir la confiance nécessaire pour prendre le large en toute fin de match avec le but du 3-2 de Bellingham.
De quoi pousser Carlo Ancelotti à le titulariser plus fréquemment ? Pas forcément. Il faut dire que des entrées qui changent le cours d’un match, Díaz n’en a pas été avare cette saison, et Ancelotti ne l’en a pas fait un titulaire en puissance pour autant. Il pourrait bien sûr mieux faire, mais avec le temps de jeu minime que lui accorde le tacticien italien cette année, titulaire à seulement 12 reprises, pour 18 autres entrées en jeu, les stats du Marocain sont loin d’être ridicules (4 buts et 6 passes décisives).
Un quatuor offensif difficile à détrôner
L’équation est simple pour Brahim : s’il veut prétendre à une place de titulaire indiscutable au sein de l’escouade madrilène, il lui faudrait prendre la place d’un des quatre éléments offensifs du système d’Ancelotti, et non des moindres. Que ce soit avec Mbappé, Bellingham, Rodrygo ou Vinicius, Ancelotti semble essayer de bâtir coûte que coûte tout un écosystème pour les faire cohabiter, et ce depuis le début de saison. On ne l’imagine pas changer de philosophie en cours de saison, même si les performances de Díaz sous la tunique blanche pourraient l’y pousser, surtout que sa polyvalence lui permet d’évoluer à tous les niveaux de cette attaque madrilène.
Ainsi, cette saison, Díaz semble promis à finir l’année comme il l’a débutée : en tant que supersub enchaînant les bouts de matchs, apportant le danger lorsque les titulaires n’y parviennent pas. Quant à ses titularisations, elles ne semblent souvent avoir pour seul but que de faire souffler l’un des éléments du quatuor offensif de Carlo Ancelotti.
Pourtant, logiquement, Brahim Díaz aurait dû voir son temps de jeu augmenter, surtout par rapport à ses performances de la saison passée. À l’évidence, c’est tout l’inverse qui semble se produire. Après un exercice 2023-2024 (12 buts, 9 passes décisives), sans être forcément titulaire indiscutable mais avec plus de temps de jeu, cette année avec le Real Madrid devait marquer une progression dans ses minutes disputées sur le pré vert. Mais l’arrivée de Kylian Mbappé a rebattu les cartes, et c’est lui qui en a fait les frais. Plus la saison avance, plus son rôle semble se limiter à celui d’un simple joker, loin du statut auquel pourrait prétendre un joueur de 25 ans.
Alors, ne serait-il pas temps pour lui d’envisager un avenir ailleurs ? Rester dans l’ombre de ce quatuor offensif pourrait freiner son évolution au plus haut niveau, surtout que ces quatre-là sont bien partis pour rester à Madrid. Mais au-delà de ça, à moins d’une année de la CAN organisée sur nos terres, la sélection a besoin d’un Brahim Díaz au sommet de sa forme. Et cela passe forcément par du temps de jeu, par de la continuité, et non par des bouts de matchs éparpillés sur la saison.