Les JO approchent à grands pas, et avec le tournoi qui se profile, Tarik Sekitioui, récemment nommé sélectionneur de l’équipe U23, aura la lourde tâche de diriger l’équipe et de trouver une osmose entre des joueurs qui manquent de repères en tout, et surtout d’accomplir l’exploit de remporter la première médaille olympique marocaine en jeux collectifs. Contrairement aux tournois FIFA, le sélectionneur n’aura pas de marge d’erreur et ne pourra sélectionner que 18 joueurs. Parmi les sélectionnés, Tarik pourra choisir 3 joueurs âgés de plus de 23 ans.
Bono comme une évidence ?
Malgré les récentes déclarations de Bellarouch, la majorité des Marocains sont unanimes : le premier joueur à convoquer est Bono. Bellarouch n’a pas été convaincant lors de la dernière CAN U23 et, malgré ses récentes titularisations en Ligue 1 avec Strasbourg après le départ de l’ex-capitaine de Strasbourg Matz Sels à Nottingham Forest, Bellarouch n’a toujours pas convaincu le public. Certes, il a besoin d’expérience et de visibilité pour la progression de sa carrière, mais Bono apporte plus de sérénité dans les cages et à l’équipe, et sera également un élément important dans le vestiaire.
Hakimi porte-drapeau du Maroc
L’équipe olympique dispose de Ouahidi et Omar Hilale comme alternatives au poste d’arrière droit ; tous deux ont affiché un bon niveau et ont réussi leurs saisons avec leurs clubs respectifs. Cependant, Hakimi se distingue en tant que joueur de classe mondiale et peut-être, aux côtés de Bono, le seul de ce calibre dans l’équipe nationale. Il évolue constamment à un niveau très élevé, démontrant un impact indéniable tant sur le plan offensif que défensif, en plus de son aura, sa polyvalence et son désir de gagner. L’équipe olympique a effectivement besoin de plus d’un arrière gauche, mais en avons-nous vraiment dans l’équipe première ? Bien que cela semble peu probable, Hakimi pourrait éventuellement jouer comme arrière gauche. Au-delà de ses compétences sportives, Hakimi est très apprécié dans le vestiaire et entretient de bonnes relations avec la majorité des cadres de moins de 23 ans (Abde, Amir, Bilal, Chadi et autres).
Kaabi ou En-Nesyri, un choix controversé mais nécessaire ?
Le choix du troisième joueur reste indécis. Diaz, Ziyech ou Aguerd sont demandés par plusieurs, mais une analyse approfondie des options possibles révèle que nous disposons déjà de suffisamment de milieux offensifs et d’ailiers de qualité pour remplir ce rôle. Saibari, Abde, Bilal, Akhomach et Ben Sghir sont tous des joueurs confirmés capables de mener l’attaque avec brio. En défense centrale, seul Riad évolue à un niveau élevé, mais le sélectionneur peut également compter sur Tahif, El Wafi ou Jaouab (qui enchaîne les titularisations et les bonnes performances avec Amiens) pour compléter la charnière centrale.
La principale préoccupation concerne le choix de l’avant-centre pour les JO. Ouazzane n’est plus aussi décisif qu’en début de saison, Begraoui n’a pas convaincu avec Toulouse et a été prêté à Pau, et Igamane s’est blessé avec l’AS Far. Seuls Maouhoub et Bentayeb sont en bonne forme avec leur club en Botola, mais seront-ils capables de diriger l’attaque marocaine ?
Kaabi et En-Nesyri sont actuellement en pleine forme, enchaînant les buts avec leurs clubs en championnat et en coupe européenne. De plus, ils ont déjà eu l’occasion de jouer ou de s’entraîner avec la majorité des milieux ou ailiers de cette équipe, garantissant ainsi un minimum de cohésion et de « chemistry ». Tarik, pendant les matchs de préparation, a essayé de jouer avec deux attaquants en pointe, alors pourquoi ne pas tenter d’associer Ben Sghir ou Saibari (en tant que faux 9) à Kaabi ou Enseyri ? Youssef évolue récemment dans un système similaire avec Isaac à Séville, et ce nouveau système l’a aidé à retrouver son meilleur niveau. Kaabi a également été performant avec Vahid quand il jouait dans ce schéma, et avec sa capacité à jouer dos au but et à combiner avec les autres attaquants, il part avec un petit avantage. Ayoub a également été injustement privé de participer à la dernière Coupe du Monde. Il serait donc juste de le récompenser pour ses efforts, son attitude, sa patience et ses performances actuelles en lui donnant cette chance.
Ce qui est sûr, c’est que la tâche sera difficile pour Tarik. Le manque de temps de préparation, le manque de cohésion, le nombre réduit de joueurs, l’attente des supporters et le veto possible des clubs sont autant de défis que le sélectionneur devra surmonter pour réaliser l’exploit et ramener la première médaille olympique Marocaine collective.
