Cole Palmer, l’homme sensation de la saison en Premier League, est-il un futur grand ? Décryptage…
Cole Palmer est en train de réaliser une percée historique en Premier League. En effet, au cours de ce siècle, seuls deux joueurs ont débuté une saison de Premier League à 22 ans ou moins et ont enregistré 30 contributions directes ou plus (buts et passes décisives combinés) : Cristiano Ronaldo, dont les 31 buts et les six passes décisives lors de la saison 2007-2008 ont permis à Manchester United de remporter le titre et de décrocher son premier Ballon d’Or, et Erling Haaland, dont les 36 buts et les huit passes décisives pour Manchester City, champion en titre, l’an dernier, ont établi un nouveau record en une seule saison dans la compétition.
Cole Palmer, avec 20 buts et neuf passes décisives en Premier League cette saison, n’a besoin que d’un but ou d’une passe décisive supplémentaire lors des sept derniers matches de Chelsea pour rejoindre ce club exclusif.
Palmer a produit un niveau de jeu et d’efficacité digne des plus grands. Avec l’aide de quelques experts, analysons ce qui le rend si fascinant et si spécial.
Son pied gauche
C’est devenu l’une des images les plus fréquentes de la Premier League cette saison : Palmer immobile face à un défenseur figé, le corps légèrement incliné, le pied gauche planant presque imperceptiblement juste au-dessus du sol, les yeux prêts à repérer le moindre mouvement qui pourrait signaler une tentative de tacle.
À partir de là, les options sont presque infinies. Il peut emprunter la voie standard de l’ailier et laisser tomber une épaule avant de s’éloigner sur sa gauche. Il peut feinter sur sa gauche et couper le ballon sur sa droite, comme il l’a fait pour désarçonner Diogo Dalot de Manchester United à Stamford Bridge ce mois-ci. Il peut faire glisser le ballon vers l’arrière et aller dans les deux sens, comme il l’a fait face à Pierre-Emile Hojbjerg, transformé en toupie humaine par une action de ce type au stade des Spurs en novembre.
Il peut aussi déboucher sur ce qui semble être son élément de fête préféré : un petit pont diabolique, comme celui qui a désintégré Jarrad Branthwaite, séduit Stamford Bridge et initié la séquence qui a conduit à son somptueux premier but contre Everton le week-end dernier.
Palmer possède le pied gauche le plus sensationnel vu à Chelsea depuis Juan Mata et, associée à son sens du spectacle naturel, sa maîtrise technique confère une précision digne d’un laser à tous les aspects de son jeu offensif. Sa moyenne de 4,1 passes aboutissant à une tentative de tir par 90 minutes cette saison le place au cinquième rang de la Premier League parmi les joueurs ayant joué au moins 1 000 minutes, ce qui témoigne de sa créativité.
Son calme et sa lucidité
La bousculade rageuse de Palmer à l’encontre de Nicolas Jackson lors de la bataille à trois pour le droit de tirer un penalty dans le match contre Everton pourrait bien être la première fois qu’il perd son sang-froid sous le maillot de Chelsea.
Aucun autre adversaire, environnement ou circonstance n’a réussi à l’ébranler dans la victoire ou la défaite cette saison, et aucune étape ne s’est avérée trop importante. Les penalties décisifs contre Tottenham, Arsenal, City et Manchester United ont été exécutés sans hésitation et il a été le joueur le plus dangereux et le moins effacé de Chelsea lors de la finale de la Carabao Cup contre Liverpool à Wembley.
« Vous parlez de quelqu’un qui a une grande force mentale », déclare Alan Shearer, ancien attaquant de Newcastle United et de l’Angleterre, à propos de Palmer. « Tout semble calme et mesuré. »
L’attitude nonchalante et charmante de Palmer lors des interviews n’en dit pas long sur les rouages de son esprit, mais la qualité flagrante de son éducation footballistique au sein du centre de formation de City suggère qu’à tous les égards, l’homme qui illumine Stamford Bridge est le produit de sa nature et de son éducation.
Sa qualité de frappe
Palmer n’est pas un buteur prolifique au sens traditionnel du terme – seuls 11 de ses 20 buts en Premier League cette saison ont été inscrits hors pénaltys – mais ce rendement constitue une surperformance significative par rapport à ses 7,9 buts attendus (xG), ce qui indique qu’il se débrouille beaucoup mieux que la moyenne avec les occasions de tir qui se présentent à lui.
Comme le montre la carte des tirs ci-dessous, une grande partie de ses 73 tentatives de tirs en Premier League cette saison ont été effectuées depuis l’extérieur de la surface de réparation et ont permis à Palmer de marquer autant de buts (trois) que dans la surface.
Sa distance moyenne de tir (22 mètres) et son xG par tentative de tir (0,11, ce qui signifie qu’environ un tir sur dix devrait être cadré) soulignent que l’entraîneur Mauricio Pochettino donne à son meilleur buteur les moyens de décrocher sa frappe dès qu’il sent une ouverture.
Il privilégie généralement le placement à la puissance et a une nette préférence pour le coin inférieur à gauche du gardien. Il ne tire presque jamais haut, mais il n’en a presque jamais besoin.
Son mental
Regarder Palmer, c’est regarder un footballeur qui pense à une vitesse et à une définition supérieures à celles de la plupart de ses coéquipiers ou adversaires, qui peut utiliser son esprit pour contrôler non seulement les mouvements de son propre corps, mais aussi le flux des événements autour de lui.
Sur le terrain, il ne semble jamais pressé, même lorsqu’il est pressé. sans ballon, il est tout aussi dangereux, reconnaissant et se déplaçant souvent dans des zones avantageuses avant que les défenseurs ne puissent réagir.
Qu’il soit déployé en faux neuf, en numéro 10 ou sur l’aile droite, Pochettino donne à Palmer les moyens d’entrer et de sortir du bon espace pour recevoir le ballon et faire son meilleur travail.
« Les jeunes joueurs sont souvent un peu verts », explique l’analyste anglais Dean Johnson. « Ils sont très naifs – ils courent partout et se jettent sur les gens et le ballon. Palmer ne fait pas cela. Il reste à l’écart du jeu et quand les joueurs le trouvent ou que le ballon lui parvient, il est dans l’espace. En plus de cela, il a la conscience et la capacité d’analyser, de regarder ce qui se passe, où se trouve l’espace.
Une star en devenir
Tout cela pour dire, que les enfants pourraient être plus nombreux à imiter sa fameuse célébration « Cold Palmer » avant la fin de l’année si elle est incluse dans le jeu vidéo EA Sports FC 25. Le personnage public authentiquement drôle de Palmer renforcera sa popularité tant que ses performances sur le terrain mériteront d’être saluées chaque semaine. Toutes les indications laissent penser que Pep Guardiola se mordera les doigts pendant longtemps, de ne pas avoir repéré un joueur, qui semble bien parti pour marquer le football anglais, voire mondial…
