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    Football Legends : Dennis Bergkamp, le soliste batave

    « Il est et restera le meilleur joueur avec lequel j’ai joué ». Cette déclaration empreinte de reconnaissance et d’allégeance est sortit de la bouche de l’un des meilleurs attaquants de l’histoire, Thierry Henry. Mais qui donc, a reçu un tel compliment de la part du Dieu vivant Gunner ? Zidane ? Au risque de vous décevoir non. Messi ? Alors là…..non plus. Titi a joué avec ce qui fait de ce mieux dans notre sport et pourtant, il n’a désigné ni Leo, ni Zizou. Titi parlait de Dennis Bergkamp. Ce magicien néerlandais, pur produit de l’Ajax Amsterdam, l’un des joueurs les plus talentueux de sa génération. Retour sur la carrière du génie hollandais.

    S’il l’on devait résumer les qualités de Dennis Bergkamp, ça sera alors à travers un seul adjectif : magique. Car de la magie, il en avait dans les pieds. Né à Amsterdam, Dennis doit son prénom à l’idole de son père : le génial attaquant écossais Denis Law. Il fait ses classes dans la fabrique à talents du football néerlandais par excellence, l’Ajax Amsterdam, qu’il intégre à 11 ans et alors coaché par l’illustre père fondateur du football total : Johan Cruyff. C’est ce même Cryff, manager de l’équipe première, qui le lancera en pro le 14 décembre 1986 contre RODA JC, cette première saison sera plus qu’honorable pour le jeune Dennis, puisqu’il prendra part avec les pros à 23 matchs et fera partie de l’aventure victorieuse en C2 (coupe des coupes). L’Europe fît sa connaissance à ce moment là, lors d’un match face à Malmo FF. Il rentrera en cours de rencontre en finale face aux allemands du Lokomotiv Leipzig, et brandira son premier trophée avec la formation Amsterdamoise. Très vite, Bergkamp, impressionnera la majeur partie des observateurs par son aisance technique, ses touches de balles élégantes et précises, ses buts spectaculaires. Il représente à la perfection les postulats du football batave, voilà donc l’héritier de Cruyff que toute la nation attendait.

    L’éclosion à l’Ajax

    Les saisons suivantes seront fastes pour Dennis et son club formateur : L’Ajax retrouvant les joies du sacre national en Eredivise, remportant le championnat après cinq ans de disette en 1990. Le club s’adjugera même la coupe UEFA en 1992 après une victoire face au Torino, bien aidé par les six buts de Dennis tout au long du tournoi. Notons aussi les deux coupes de Pays-Bas remportées respectivement en 1987 et 1993. Sur le plan individuel, Dennis terminera trois de fois de suite meilleur buteur d’Eredivise en 1991, scorant la bagatelle de 25 buts, tenant au passage la dragée haute à un certain Romario, artilleur du PSV Eindhoven à ce moment là. Il claquera 24 buts en 1992, et 26 buts en 1993. Durant cette même période, Bergkamp fera ses débuts avec les Oranje juste après le mondial 90, remplaçant son ami et coéquipier en club Franck De Boer, lors d’un match amical face à l’Italie. Il sera buteur le 21 novembre 1990 pour la toute première fois, contre les Grecs, et participera au carnage infligé aux Maltais, un mois plus tard par un doublé (victoire 8-0). L’Euro 92 en Suède, sera la première grande compétition que Dennis disputera avec les Oranjes. Il réalise une belle phase finale, inscrivant trois buts (2 en phases de poules face à l’Ecosse et à l’Allemagne et celui de l’égalisation face aux futurs champions Dannois en demie finale), mais ne pourra éviter une élimination aux tirs buts contre une surprenante équipe du Danemark qui succèdera aux Pays-Bas, alors tenant du titre.

    Atterrissage à Milan

    Il cèdera alors en 1993 aux sirènes de la Serie A, enrôlé par l’Inter Milan. Begrkamp considèrant alors le championnat d’Italie comme le meilleur au monde. Dans une double transaction incluant son équipier, Wim Jonk, Dennis part à la découverte du Giuessepe Meazza et de la botte. Il fait ses débuts alors en août 1993 face à la Reggina, et marque son premier but en Serie A face à Cremonese, un mois plus tard. Pourtant, Dennis n’arrive pas à exprimer toute l’étendue de son talent hors normes. Il doit chaque week end, cravacher face à des défenses solides, regroupées, composées de défenseurs rugueux et durs sur l’homme, comme taillés dans la roche. Assez contraignant pour un soliste en son genre, un mozart du ballon rond, dont le point fort n’est pas l’impact physique. Pis encore, l’Inter procèdera à un changement d’entraîneur en cours de saison, Bagnoli étant remplacé par Giampiero Marini, champion du monde 82. Le résultat fut le même : l’Inter terminant treizième du campionnato, à un petit point de le relégation et Dennis ne trouvant pas ses marques, au milieu de Ruben Sosa ou Toto Schillaci. Il permettra néanmoins, grâce à ses huits buts en coupe UEFA, dont un triplé magistral face au Rapid Bucarest en phase de poules, aux Nerrazzuri de remporter le trophée (victoire en finale face au FC Salzburg). Bilan de sa première saison Italienne : 18 buts toutes compétitions confondus en 47 rencontres, plutôt honorable pour un novice en la matière.

    Sur les traces de Johan Cruyff

    Du voyage aux Etats Unis pour la coupe du monde 1994, il permettra aux Oranje de s’extirper d’un groupe assez serré : les Pays Bas se qualifieront aux forceps avec six points, enregistrant le même bilan comptable que la Belgique ou l’Arabie Saoudite. C’est son but face au Maroc, qui sécurisera alors la première place du groupe aux Néerlandais. Il refera la même chose contre l’Irlande en huitième de finale, mais ne pourra éviter, malgré son but à la rentrée des vestiaires, l’élimination en quarts face au Brésil de Romario, Bebeto, Taffarel, Aldair, Dunga et Leonardo. De retour en Italie, Dennis est en deçà de ses capacités et bien loin de son rendement habituel. La campagne en coupe du monde, fut éprouvante et déçevante pour Bergkamp, ce qui impactera son apport statistique (5 buts seulement en 26 match toute compétition confondu), il ne pourra donc éviter à l’Inter de se classer seulement sixième du championnat et de perdre son graal européen. De plus, la relation du joueur avec la presse et le public atteindra son point de rupture, les deux parties qualifiant sa timidité et sa discrètion comme de l’apathie et du « je m’en foutisme », ce qui lui attirera les railleries des journaux Italiens tout au long de la saison 94-95. La rachat de l’Inter par Massimo Morratti, finira par le convaincre que ses jours en Italie étaient comptés et qu’il lui fallait trouver un nouveau point de chute.

    Une rencontre parfaite

    20 juin 1995, Bergkamp rejoint les Gunners d’Arsenal. Le club de londres lutte pour sortir du ventre mou du classement de la Premier League et peine à se faire une place dans un championnat dominé outrageusement par Manchester United. Il faudra six matchs à Dennis pour enfin s’adapter au « kick and rush » anglais. Il ouvrira alors son compteur par un doublé face à Southampton à Highbury, terminera sa première saison avec onze buts au compteur, envoyant Arsenal en coupe UEFA, aux plaisir des joutes européennes, suite à une honorable cinquième place. Il fera partie de l’aventure à l’Euro 96, qui se jouait justement dans son nouveau terrain d’amusement Anglais. Le premier tour batave est poussive, un nul vierge contre l’Ecosse, une victoire par deux buts face aux Suisses et une défaite 4-1 face au three lions à Wembley. D’ailleurs, les oranjes ne devront leur qualification que grâce à ce petit but de l’honneur, inscrit par Kluivert. Les Pays-Bas quitteront à nouveau une phase de tournoi majeur aux tirs aux buts, Seedorf manquant son penalty et laissant le luxe à Laurent Blanc d’envoyer la France en demie finale de l’Euro Anglais. Dennis revint alors à Arsenal pour la saison 96-97 qui vit l’arrivée sur le banc d’un coah méconnu, mais qui contribuera largement au renouveau des Gunners : un certain Arsène Wenger. En effet, reconnaissant les qualités techniques et la vista de Dennis, Wenger instaura petit à petit un schéma de jeu en phase avec le néerlandais. Arsenal s’imprégna du professionalisme amené par Wenger et termina la saison à la troisième place en PL. De son côté, Dennis distillera 13 passes décisives et prendra plus de poids dans l’équipe.

    La génération dorée des Gunners

    La saison suivante vit le club londonien asseoir sa domination nationale, sous l’impulsion de Bergkamp et de la french connection (Vieira, Petit, Anelka et Rémi Garde), Arsenal réalisa le doublé Championnat- FA Cup. Dennis terminera sa saison sur les rotules, suite à une blessure aux ischios qui le privera de la prestigieuse finale de coupe tenu à Wembley. Il tiendra tout de même son rang à la coupe du monde en France. L’été français constituera alors la plus belle démonstration de Bergkamp sur la scène internantionale. Buteur lors du récital offensif face à la Corée du Sud, il ouvrira le score en huitième de finale contre la Yougouslavie et les Pays-Bas passeront l’obstacle des balkans durant les arrêts de jeux. C’est dans un stade Vélodrome chaud bouillant que Dennis fera parler toute sa vista. Il qualifiera ses Oranjes d’un enchaînement contrôle orienté, reprise du droit sur une longue ouverture de De Boer, éliminant Ayala et mystifiant le gardien Argentin Roa. A nouveau en demi-finale, les Pays-Bas tiendront la distance face au grand Brésil d’un Ronaldo au sommet de son art et se feront à nouveau éjecter aux tirs aux buts. La sélection batave terminera le tournoi en quatrième position cédant le bronze aux Croates. Malgré un apport statistique important lors de la saison 98-99, il ne pourra éviter aux Gunners d’abandonner leurs deux titres glanés la saison passée au profit d’un Manchester United au sommet de son art qui réalisera un triplé historique en 1999 (PL, FA CUP et Champions League). Les saisons suivantes, ne seront que déception alors pour Dennis et Arsenal : finaliste de la coupe UEFA 2000, perdu contre les turques de Galatasary mené par Georghe Hagi, aux tirs au buts, défaite en finale de la FA Cup 2001 au profit de Liverpool. De plus, l’éclosion de Thierry Henry et de Sylvain Wiltord amoindrira son temps de jeu. Entre temps, il participera à l’Euro 2000, que son pays co-organisa avec la Belgique, pour ce qui constitue à ses yeux, sa chance ultime de remporter un trophée avec sa sélection. Il faut dire que les Pays-Bas, sous la houlette de Franck Rijkaard avait fier allure : Van Der Sar, Zenden, Cocu, Stam, Reiziger, Jonk, les De Boer,Seedorf, Davids, Kluivert, Overmars, Gio Van Brokhost… que des noms prestigieux à tout les postes. Survolant le groupe de la mort, s’offrant même le luxe de battre les champions du monde Français 3-2, les Oranje atomisent la Yougouslavie en quarts. Pour la demie finale de leur euro, les Pays Bas toucheront les montants, manqueront deux penaltys en cours de match et s’inclineront une nouvelle fois aux tirs au buts contre la Squadra Azzura. L’élimination de trop pour Dennis, qui annonce sa retraite internationale au sortir de la compétition.

    Il participera activement à la reconquête du titre par Arsenal en 2002 et à la saison tonitruante et historique des invincibles en 2003-2004, formant avec Henry, Pirès, Ljungberg,Wiltord et Reyes une attaque de feu. Son dernier match avec Arsenal, coïncidera avec la finale de Ligue des Champions perdu au Stade de France contre le Barça des Ronaldinho, Eto’o et Deco. Il préféra ne pas rempiler pour une saison de plus, ni déménager au nouveau Emirates Stadium, son cœur étant à jamais rattaché au légendaire Highbury. Pour l’honorer, le club tiendra son jubilé le 22 juillet 2006, dans un match de gala entre Arsenal et l’Ajax, auquel prendront part des anciennes gloires de deux clubs. Au final, Dennis c’est 120 buts en 423 matchs disputés sous le maillot Gunner. Un des joueurs ayant marqués l’histoire d’Arsenal à jamais.

    On retiendra de Dennis, des gestes d’exception, des buts tout en élégance et en finesse et des passes dont se sont délectés ses compères d’attaque. Un grand nom de notre sport, connu sous le nom du hollandais non volant pour sa phobie des voyages en avion. Un magicien que les Pays- Bas nous a pondu et qui restera à jamais un des héritiers du football total que nous amoureux du football, affectionnons.

    CHARIFI Younes

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