Luis Rubiales a démissionné dimanche de son poste de président de la Fédération espagnole de football après des semaines de critiques virulentes concernant son baiser non désiré avec la championne du monde Jennifer Hermoso.
« Aujourd’hui, j’ai informé le président intérimaire à 21h30, M. Pedro Rocha, que je démissionnais de mon poste de président de la RFEF », a déclaré M. Rubiales dans une lettre publiée sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter. « Je lui ai également fait savoir que j’avais démissionné de mon poste à l’UEFA afin que mon poste de vice-président puisse être pourvu.
« S’obstiner à attendre, poursuit-il, et s’accrocher à cela n’apportera rien de positif, ni à la Fédération, ni au football espagnol. Entre autres, parce que les pouvoirs en place empêcheront mon retour ».
Une démission tant attendue
La Fédération royale espagnole de football (RFEF) a confirmé que Rubiales avait présenté sa démission en tant que président de la Fédération espagnole de football et vice-président de l’UEFA.
« La Fédération royale espagnole de football confirme que Luis M. Rubiales Béjar a présenté sa démission ce soir », a déclaré la RFEF dans un communiqué. « Cette démission a été communiquée à l’entité fédérative par le biais d’une lettre adressée à Pedro Rocha Junco. En outre, il démissionne également de son poste de vice-président de l’UEFA ».
Le conseil d’administration de la fédération va maintenant organiser une élection pour trouver un successeur.
Rubiales a promis de laver son nom contre ce qu’il a qualifié de « persécution excessive ».
Le baiser non désiré que Rubiales a donné à Hermoso après la victoire de l’équipe espagnole en finale de la Coupe du monde de football féminin, le 20 août, a suscité la condamnation de l’Espagne et du monde entier. L’homme de 46 ans s’est excusé et a décrit le baiser comme étant « mutuel », ce que Hermoso a nié, affirmant qu’elle n’était pas consentante et qu’elle n’avait pas été respectée.
L’Espagnol a été provisoirement suspendu par l’instance dirigeante du football mondial, la FIFA, pour une durée de 90 jours, le temps qu’une enquête disciplinaire soit menée. Pedro Rocha a assuré l’intérim.
Un soulagement en Espagne
Dimanche, les autorités espagnoles n’ont pas tardé à réagir à la démission de Rubiales.
La ministre espagnole de l’égalité, Irene Montero, a réagi sur X en deux mots : « C’est fini ».
Yolanda Díaz, deuxième vice-première ministre espagnole, a également écrit sur la plateforme : « Le pays féministe avance de plus en plus vite. La transformation et l’amélioration de nos vies sont inévitables. Nous sommes avec toi, Jenni, et avec toutes les femmes ».
Quelques heures après l’annonce de Rubiales, Hermoso est apparue au Mexique alors que l’équipe pour laquelle elle joue, le CF Pachuca Femenil, rendait hommage à la star pour son premier match depuis la victoire en Coupe du monde.
Avant le match, elle a été accueillie par le public avec une grande ovation, et une immense fresque à son effigie a été accrochée dans le stade. Hermoso a ensuite mis la médaille de la Coupe du monde autour de son cou et a salué la foule.
« Je pense que ce que (Rubiales) a fait n’était pas correct et que toute l’attention qu’elles auraient dû avoir en tant que championnes lui est allée directement, et je pense qu’il est juste qu’il ait été démis de ses fonctions », a déclaré Jennifer, une fan du match, à CNN en Español.
Rubiales a d’abord refusé de démissionner à la suite de l’incident, répétant qu’il « ne démissionnera pas » à plusieurs reprises lors d’un discours de près de 30 minutes à l’assemblée générale de la fédération, au cours duquel il a également parlé de campagnes « injustes » et de « faux féminisme ».
Cependant, sa position est devenue de plus en plus intenable, malgré le soutien de la fédération, au fur et à mesure que les joueurs démissionnaient et qu’il était submergé par une vague de critiques de la part du monde du sport et des politiciens espagnols.
Les 23 membres de l’équipe espagnole victorieuse de la Coupe du monde, dont Hermoso, et près de 50 autres footballeuses professionnelles ont déclaré qu’elles ne joueraient plus pour l’équipe nationale tant que Rubiales ne serait pas démis de ses fonctions. Le prochain match de l’équipe nationale aura lieu le 22 septembre.
